au Centre d'Art Contemporain Frank Popper en présence des artistes
Cette exposition sera ouverte sur RDV aupres de l'OT de Marcigny. Tous les visiteurs sont accompagnés en Médiation Culturelle. Durée de la visite : environ une heure
Aux travaux d'incroyables des carnets de voyages de Bernadette Deschamps font écho les travaux sur le paysage et la nature de Gilles Deschamps, on sent la complicité et la complémentarité des 2 approches de la nature et de la réalité.
Cette exposition de plus de 100 oeuvres et aussi une rétrospective : sont présentés leurs travaux des Beaux-Arts (où le couple s'est rencontré) jusqu'à aujourd'hui.
va d'une approche figurative jusqu'à une abstraction, (thématique arbres) , en cela il se rapproche, à sa manières, du travail de Mondrian.
a "habillé" des écorces d'arbres avec des tissus et ces "empreintes" ont inspiré Gilles dans ses premières compositions abstraites.
La nature, les arbres, les incroyables paysages du Charolais - Brionnais qu'ils ont aimé passionnément (ils sont Lyonnais) ont non seulement été des sources de plaisir et d'inspiration tel un bain de jouvence, de créativité et de d'énergie. Un bel hommage à ces territoires qui ont su les accueillir ...
Cette exposition d'un couple d'artiste, sous-titrée "observation - figuration - abstraction" vous surprendra !
Le Centre d'art contemporain Frank Popper est heureux d'exposer cet ensemble exceptionnel qui témoigne d'un chemin de vie à travers l'art.
Pour toute information complémentaires : Georges Silva 06 37 19 89 42
Au seuil d'un carnet intitulé « Petits voyages » Nade a écrit Vacances pour nous deux. Et quelques pages plus loin, un dessin à l'encre rehaussé d'aquarelle représente Gilles assis dans l'herbe, adossé à un arbre. Le dessin est accompagné de lignes manuscrites qui disent avec une légèreté rieuse les lieux, les couleurs et le temps qu'il fait. Ils sont là ensemble, dans cette page du carnet, Gilles dans une posture naturelle, Nade dans la capture graphique de l'instant. Et c'est comme si dans ce sous-bois au-dessus de Barjac, se rejouait une scène d'atelier : le peintre et son modèle. Ailleurs, dans le même carnet, le modèle est couché dans l'herbe au bord de l'eau, indifférent aux deux individus qui pêchent à plat ventre sur un caillebotis. Et la scène est croquée prestement.
Ils se sont rencontrés en 1963, à l'École des beaux-arts de Rennes, la Bretonne et le Savoyard, parce que dès l'enfance l'un et l'autre avaient manifesté des aptitudes évidentes pour le dessin, et que leurs professeurs d'arts plastiques les avaient encouragés à cultiver cette habileté native pour devenir professeurs de dessin à leur tour. À Rennes, dans le même atelier, ils ont dessiné ensemble les mêmes modèles.
Ce n'est pourtant pas ainsi qu'ils ont « gagné leur vie ». Ils ne sont pas non plus devenus des stars de l'art du marché. Mais ils ont gardé l'amour, et la pratique, du dessin, de la peinture, de la gravure et, dans le désir de faire bénéficier les autres de leurs compétences, ils ont ouvert à Redon, en 1980, un atelier associatif, proposant « un apprentissage, sorte de lente formation par le dessin, les couleurs, le modelage, avec en parallèle un regard sur l'histoire de l'art et l'art contemporain et ceci aussi bien dans les ateliers enfants qu'adultes, dans un souci constant d'authenticité de l'expression de chacun ». Puis ils ont quitté la Bretagne et sont venus vivre à Ligny en Brionnais, mais l'atelier de Redon perdure et reste actuellement très actif.
À Ligny a commencé pour eux une nouvelle aventure : Gilles a trouvé dans les croupes vertes et paisibles du paysage brionnais un élan nouveau. Il dessine et peint vite : acrylique, pastel gras, pierre noire ; pour qui marche dans les collines sur les chemins bordés de haies, ses dessins de « bouchures » sont bouleversants et dessillent les yeux. Une sorte d'envolée l'a porté de la figuration vers l'abstraction dans un mouvement analogue à la trajectoire de l'œuvre de Mondrian. Pour Nade, la renaissance est venue du travail de la terre, car si elle aime les matières fluides comme l'eau et les couleurs de l'aquarelle, la terre aussi lui est indispensable, et le végétal, tout comme les croquis rapides qui deviendront des carnets de voyage. Et dans ces carnets, en Auvergne, en Italie, au Portugal ou plus loin encore, elle saisit avec humour l'esprit du lieu, un détail, une lumière.
Une exposition du Centre Pompidou-Metz a exploré récemment (2018) le processus créatif produit par les relations amoureuses ; un couple est-il un lieu fertile de création ? Les œuvres de l'un se nourrissent-elles de celles de l'autre, les éclairent-elles ou leur font-elles de l'ombre ? Grâce à leur exposition au CACFP, les œuvres de Nade et celles de Gilles se trouvent ensemble hors de l'espace domestique, offertes à notre regard et à sa réflexion. Une figure commune s'y impose, celle de l'arbre. Partout présents, au crayon, à l'aquarelle, au pastel gras ou à la peinture acrylique, les arbres sont tantôt figurés de façon très réaliste, parfois métamorphosés ; chez Gilles, les lignes s'affranchissent de la représentation, remplaçant le plaisir de reconnaître l'apparence du réel par le plaisir, purement esthétique, de la matière, des couleurs et des formes. Et quand Nade représente l'écorce, c'est même plaisir, de matière et de couleur. Gilles et Nade, ensemble absorbés par la beauté des arbres : Philémon et Baucis...
Baucis vit Philémon se couvrir de feuillage
Et le vieux Philémon vit s'enfeuiller Baucis.
Déjà leur tête en cime se dressait. Chacun
Tant qu'il le pût parla à l'autre. Adieu mon âme,
Se dirent-ils ensemble et un rameau ensemble
Couvrit leur bouche.
(Ovide, Les Métamorphoses, VIII, 714-719)
juin 2019"
Exposition soutenue par le Conseil départemental de Saône et Loire et les associations CAC FP et Amis du CAC FP
F. Spatz, G. Silva